Les troubles psychomoteurs
« Les troubles psychomoteurs sont des expressions symptomatiques, corporelles ou comportementales du fonctionnement d’un sujet dont les origines peuvent être diverses (neurologiques, psychologiques, relationnelles, psychiques) et dont la présence affecte les potentialités du sujet » Catherine Potel
Le psychomotricien est soumis à un décret de compétence qui indique les actes qu’il peut accomplir. Un trouble psychomoteur peut se présenter sous différentes formes. Les plus connus sont les suivants :
Le retard de développement psychomoteur
Chaque enfant a un développement psychomoteur dont le rythme lui est propre. Les causes de retard du développement psychomoteur sont multiples (génétiques, environnementales, psychologiques etc). La prise en charge en psychomotricité d’un retard de développement se fait à l’issu d’un examen pédiatrique minutieux. Le rôle du psychomotricien sera de guider l’enfant grâce à différentes sollicitations (motrices et sensorielles) dans les différentes étapes, afin de lui permettre de progresser. Il s’agira également d’agir de concert avec les parents et les autres paramédicaux (kiné, orthophonistes…).
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Le trouble d’acquisition des coordinations (TAC) : anciennement nommée dyspraxie, le TAC est un trouble neurodéveloppemental, un trouble du geste. Il concerne les enfants dont l’équipement sensoriel, neurologique et intellectuel est préservé mais pour qui l’apprentissage et la réalisation des activités motrices manquent de finesse et de précision. Réaliser des gestes complexes qui nécessitent une organisation dans le temps et dans l’espace est source de difficultés pour eux. Il peut se retrouver à la fois dans des activités de motricité fine ou globale.
Ce dysfonctionnement entraine un décalage avec les enfants du même âge en ce qui concerne les acquisitions motrices et l’autonomie. Les relations sociales peuvent également être affectées. Les gestes sont plus couteux en énergie pour un résultat identique ou parfois moins bon.
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La dysgraphie : C’est un trouble de l’écriture qui a un impact sur la qualité graphique et/ou la vitesse de transcription.
C’est un trouble durable et persistant dans l’acquisition ou l’exécution de l’écriture. Le psychomotricien peut mettre en évidence une dysgraphie grâce à la passation d’un bilan psychomoteur complet. On définit une dysgraphie lorsque la note de l’enfant est inférieure de 2 écart-types à la moyenne de sa classe. Cette perturbation de l’écriture interfère nettement sur la vie quotidienne de l’enfant ainsi que sur sa réussite scolaire.
On retrouve fréquemment : un geste souvent lent qu’il est impossible d’accélérer, une écriture illisible, une production peu soignée et une fatigabilité majeure. La dysgraphie peut être associée à un trouble de la régulation tonique, un trouble de la latéralité, un trouble de l’acquisition des coordinations (TAC) ou une dyspraxie.
Grâce à une formation appropriée le psychomotricien pourra :
- Rééduquer le geste graphique (posture, tenue du crayon, appuis)
- Améliorer le tracé des lettres et leur forme
- Améliorer la vitesse en travaillant l’enchainement des lettres et la lever du crayon dans le mot.
En cas de surcharge cognitive trop importante, le passage au clavier pourra être envisagé en lien avec un ergothérapeute.
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Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) : c’est un trouble neurodéveloppemental qui regroupe un déficit attentionnel et une impulsivité associés ou pas à une hyperactivité. Pour faire l’hypothèse de ce diagnostic, il est important de noter que les difficultés attentionnelles, l’impulsivité, et plus ou moins l’hyperactivité doivent être repérables dans toutes les situations et tous les lieux de vie du patient durant au moins 6 mois. Il est important de différencier un TDA/H d’une agitation psychomotrice réactionnelle ou en lien avec un état anxieux.
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L’inhibition peut être comparée à une timidité excessive entravant l’action et les relations sociales. Elle est parfois associée à un état dépressif et/ou des phobies, ainsi qu’à un retentissement psychomoteur. Elle peut être très handicapante au quotidien.
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Le trouble du spectre autistique : c’est un trouble du neurodéveloppement qui impacte les acquisitions motrices, langagières et cognitives du sujet. On retrouve chez les personnes touchées des difficultés dans la communication et l’apprentissage des codes sociaux. Des particularités sensorielles sont souvent présentes et entrainent un rapport au corps et au monde environnant très différent. Cela peut également entrainer un retard de développement.
Selon les formations que le psychomotricien a effectué, il sera amené à proposer un profil sensoriel et à évaluer les compétences de l’enfant grâce à des échelles spécifiques à l’autisme. Enfin, il pourra proposer une prise en charge adaptée en lien avec les recommandations de bonnes pratiques déterminées par la haute autorité de santé.
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Le haut potentiel intellectuel :
L’enfant précoce ou à haut potentiel intellectuel (QI total supérieur à 130) est un enfant qui possède des capacités supérieures à celles d’un enfant du même âge. L’enfant précoce est souvent décrit comme hypersensible, rêveur, ayant une pensée arborescente qui l’empêche souvent d’aller à l’essentiel et de se concentrer sur une tâche précise. L’enfant précoce présente souvent une dys-synchronie entre son développement intellectuel et son développement psycho-affectif ou moteur ce qui peut entraver sa réussite scolaire et ses relations avec ses pairs. La précocité est souvent associée à d’autres troubles tels que le TDA/H, les troubles des coordinations ou la dysgraphie.